Caillebotte l’observateur de la modernité
En photo : Affiche de l’exposition Caillebotte l’observateur de la modernité // Balcon [Un balcon, boulevard Haussmann], vers 1880. Huile sur toile, 69 x 62 cm. Collection particulière. © Photo Josse / Bridgeman Images
Affiche de l’exposition Caillebotte l’observateur de la modernité ©DR
C’est une exposition magistrale et inédite célébrant l’œuvre remarquable du peintre impressionniste (1848-1894), qui fut aussi mécène de ses amis artistes de l’époque. 144 tableaux de figure et dessins inédits, pastels, études, dont la majorité de ses chefs-d’oeuvre, sont ici présentés. Né en 1848, Caillebotte s’éteint au crépuscule du siècle en 1894, alors que l’affaire Dreyfus s’apprête à mettre la IIIe République à rude épreuve. Une vie brève et pourtant, si productive. Passionné de régates, architecte naval et jardinier, Caillebotte offrait à travers ses toiles, une vision singulière de la modernité parisienne. Flâner dans les rues de Paris, ramer sur l’Yerres ou prendre l’air en Normandie : c’est possible grâce à ses tableaux, plus vrais que nature. Le Paris haussmannien et la campagne verdoyante servent de décors de scènes en mouvement, saisies sur le vif. Grand bourgeois, mi dandy-mi bohème, il observait aussi avec acuité les hommes, dont il peignit plusieurs nus dans leur quotidien, questionnant à sa façon et à son époque les masculinités. L’exposition explore ses grands sujets de prédilection dans le domaine de la peinture de figure : l’intimité familiale et ses frères, les travailleurs urbains, l’espace public, les hommes au balcon, les premiers sportifs et le canotage, ou encore les portraits de ses amis parisiens. En filigrane, se dessine un personnage aux multiples facettes (le bourgeois, l’impressionniste, le célibataire, le sportif…), qui garde encore bel et bien une part de son mystère.
Caillebotte l’observateur de la modernité
Jusqu’au 19 janvier 2025
Esplanade Valéry Giscard d’Estaing, 75007 Paris
Rue de Paris ; temps de pluie [Rue de Paris, temps de pluie], 1877. Huile sur toile. 212 x 276 cm. Chicago, The Art Institute of Chicago, Charles H. and Mary F. S. Worcester Collection, 1964.336. Image courtesy of The Art Institute of Chicago © DR
UNE RÉFLEXION SUR LA “CONDITION MASCULINE”
Il n’observe et ne peint que ses contemporains, souvent proches de lui : ses frères, ses amis, les passants dans les rue de Paris au bas de chez lui, des ouvriers ou domestiques travaillant pour sa famille, les hommes avec qui il canote sur l’Yerres. Avec son audace et son art du cadrage, quasi photographique, son goût pour les contrastes de lumières et de couleurs, il parvient à “montrer” de nouvelles figures dans l’histoire de la peinture, comme celles de l’ouvrier urbain, du sportif ou encore de l’homme nu à sa toilette. Caillebotte semble autant s’identifier à ces hommes qu’il ne les admire. Il est aussi l’un des rares artistes hommes de sa génération à s’intéresser autant à l’intimité et à l’univers domestique, sphère féminine par excellence au XIXe siècle.
Raboteurs de parquets [Les Raboteurs de parquet], 1875. Huile sur toile. 102 x 145 cm. Paris, musée d’Orsay, don des héritiers de Gustave Caillebotte par l’intermédiaire d’Auguste Renoir, son exécuteur testamentaire, 1894, RF 2718. Photo © musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
Canotiers (Canotiers ramant sur l’Yerres), 1877. Huile sur toile, 80,5 × 116,5 cm. Collection particulière Bridgeman Images
L’AFFAIRE DU LEGS CAILLEBOTTE
Le musée d’Orsay célèbre aussi le 130e anniversaire de la mort de Caillebotte et son legs fondateur pour l’histoire de l’impressionnisme et pour les collections françaises. Car l’artiste était aussi un immense collectionneur qui, à sa mort en 1894, lègue à l’État sa collection de 70 œuvres impressionnistes (parmi lesquelles, le Bal du moulin de la galette de Renoir, Le Balcon de Manet, Les toits rouges de Pissarro…), en stipulant « que les tableaux n’aillent ni dans un grenier ni dans un musée de province, mais bien au Luxembourg et plus tard au Louvre ». Il faudra du temps et moults circonvolutions administratives avant que le legs ne soit accepté. Un épisode fameux de l’histoire des collections nationales, auquel le musée dédie également un accrochage spécifique dans la galerie impressionniste. À admirer, absolument !
Balcon [Un balcon, boulevard Haussmann], vers 1880. Huile sur toile, 69 x 62 cm. Collection particulière. © Photo Josse / Bridgeman Images
Dans un café, 1880. Huile sur toile. 155 x 115 cm. Paris, musée d’Orsay, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Rouen, RF 1943 70. Photo © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Martine BeckCoppola
Homme s’essuyant la jambe, vers 1884. Huile sur toile. 100 x 125 cm. Collection particulière Lea Gryze c/o Reprofotografen
Gustave Caillebotte (1848 – 1894). Portrait de l’artiste vers 1892. Huile sur toile. H. 40,5 ; L. 32,5 cm. Collection Musée d’Orsay. Achat avec les fonds d’une donation anonyme canadienne, 1971. © photo : GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Martine Beck-Coppola
A lire aussi...
Bon chic bon genre : le raffinement en lunetterie
Pour se donner du style ? Le regard s’habille de lignes contemporaines sublimées par de l’acétate tout en transparence (c’est la tendance), mais aussi avec ces jolies formes classiques revisitées,
Des lunettes pour Noël ? La liste de mes belles envies
Se faire plaisir. Avoir envie. À s’offrir ou à offrir… Lunettes Persol by EssilorLuxottica – Modèle 0PO0202S__960 // En photo : la nouvelle collection de lunettes Persol, événement pour la
Stars Système : l’élégance jusqu’au bout des lunettes
Pour affirmer sa personnalité, sublimer un look, se démarquer… les lunettes sont nos plus beaux atouts. La preuve en images avec ces stars qui s’affichent haut et fort, avec leurs